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Val-fouzon

Val-fouzon

Un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups où les pires gouvernerons.

La décroissance soutenable

Publié par Jehan sur 19 Février 2016, 16:41pm

         L’homme est au début et à la fin de tout.

         La croissance est un processus fondamental des économies contemporaines, liée notamment à la révolution industrielle, à l'accès à de nouvelles ressources minérales, énergétiques ainsi qu'au progrès technique.

         Elle transforme la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. À long terme, la croissance a un impact important sur la démographie et le niveau de vie. De même, l'enrichissement qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire reculer la pauvreté. Mais, suffit-il d'agrandir le gâteau pour que son partage ne pose plus de problèmes ? Dit autrement, la croissance économique est-elle la solution aux problèmes de répartition des biens et des services ?

         Alors qu’un milliard d’êtres humains souffrent de malnutrition sur notre planète, plus d’un tiers de la production mondiale de nourriture est gâchée. L’ensemble des producteurs, distributeurs et consommateurs des pays occidentaux jette une quantité de nourriture qui pourrait nourrir chaque année, 7 fois la population qui a faim dans le monde.

         En 2050, nous serons 9 milliards d’habitants sur terre et autant de bouches à nourrir. La production agricole mondiale doit réussir un tour de force : répondre à la forte hausse de la demande tout en préservant les ressources naturelles.

         Le premier réflexe serait de dire qu’il faudrait produire plus, alors qu’il suffirait de gaspiller moins comme le démontre ces quelques chiffres clés.

         En France, il y a environ 1070 hypermarchés qui gaspillent l’équivalent de 850 millions d’euros de nourriture, qui partent à la poubelle c’est près de 6 fois le budget annuel des Restos du Cœur, qui servent pourtant plus de 125 millions de repas par an.

         Au total, en France, le gaspillage alimentaire dans la distribution, la restauration et dans les foyers s’élève à plus de 9 millions de tonnes par an soit 137 kg par personne, cela sans compter les pertes de la production agricole et des industries agroalimentaires.

         Parmi les aliments jetés en France, par exemple le pain, aliment emblématique de notre pays. Il faut savoir que pour faire ce pain, cent litres d'eau sont nécessaires pour faire 1 kg de farine. Dans le même temps, 1,4 milliard de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, soit presque 1/4 de la population mondiale !

         En comparaison, le Japon est un pays modèle. En effet, celui-ci importe 60 % de son alimentation : de ce fait, afin de réduire les coûts, il gaspille le moins possible ses aliments. Lorsque ceux-ci sont jetés, ils deviennent soit de la nourriture pour bétail, soit du compost redistribué aux agriculteurs. Ou encore, les déchets peuvent être utilisés pour fabriquer du gaz lors de leur décomposition, ce qui permet de créer de l’énergie. Les Japonais utilisent leurs déchets à bon escient, car ils ont compris que chaque chose sur terre a une utilité pour la planète et leurs économies.

         En France, les distributeurs, les fabricants de nourritures industrielles, les cantines scolaires et professionnelles, les hôpitaux, etc.… ne peuvent même pas les donner aux éleveurs, car l’Union Européenne a interdit cette opportunité en réaction à la crise de la vache folle des années 90, qui a été résolue depuis. Les lobbies de l’alimentation animale ont été prédominants dans ces prises de décisions. Le courage politique n’a pas mis en place le contrôle vétérinaire des aliments recyclables pour l’alimentation animale !

         Cela dit, avec l’utilisation systématique des engrais, le rendement des cultures a fait un bon prodigieux : en 1950, un agriculteur nourrissait 7 personnes. Il en nourrit aujourd’hui 90. Mais cette agriculture intensive n’est pas sans conséquences pour l’environnement.

         Selon le Commissariat Général au Développement Durable, c’est plus d'un milliard d'euros, que coûterait aux ménages français la dégradation de la qualité des eaux liée aux activités agricoles et industrielles.

         L'économie actuelle est fondée sur des ressources épuisables qui vont nécessairement s'épuiser un jour et dont nous n'avons pas la propriété exclusive. C’est un droit pour les générations à venir et de tous les habitants du monde, de pouvoir en bénéficier.

         Les politiques actuelles des pays économiquement développés sont dépendantes de la consommation de biens et services, souvent inutiles, et ne voient pas la dégradation de richesses plus essentielles telles que sont la dégradation d'une certaine qualité de vie et des espaces naturels, perte de la biodiversité, fin de la gratuité de certains biens indispensable à la vie.

         Les biens et services produits par les économies ne sont pas les seules richesses. La santé des écosystèmes est une forme de richesse, de même que la qualité de la justice, les bonnes relations qui sont entretenues entre les personnes au sein d'une même société, l'égalité, l'éducation, le caractère démocratique des institutions...

         La ‘’décroissance soutenable’’ n'implique pas que l'on poursuive la décroissance pour elle-même. C'est un moyen pour rechercher une qualité de vie sans jeter la nourriture excédentaire, en contrôlant davantage la production, les stocks, la distribution, la consommation, sans générer de crise sociale remettant en cause nos acquis. Cela vaut pour l’alimentation en générale.

         Au niveau de l'environnement, on assiste à une utilisation massive de ressources non renouvelables qui entrainent une production importante de déchets. Les tenants de la ‘’décroissance soutenable’’ appellent à une baisse de la consommation, ou en tout cas, à une consommation plus intelligente des ressources non renouvelables.

         Une planète aux ressources en voie d’extinction ne peut soutenir la croissance perpétuelle du niveau de consommation actuel fondé sur l'extraction du stock naturel. Il faut que les plus gros consommateurs acceptent de voir baisser leur niveau de consommation de biens physiques et énergétiques. Cela ne signifie pas pour autant, une baisse de la qualité de vie à laquelle aspire tout être humain. Au contraire, la réduction de la consommation, donc de la production, permettrait de vivre dans un environnement moins pollué, avec davantage de biodiversité, avec une incidence directe sur la santé des populations.

         Pour compléter notre information, de nombreux sites existent. Des institutions internationales publient régulièrement des données, des statistiques, fournissent également des préconisations à tous les gouvernants du monde mais en vain.

         Les systèmes agronomiques, mis en place après guerre ont été dévoyés par les systèmes économiques pour produire plus de richesses sans se soucier de savoir qui en seront les bénéficiaires. Nous produisons de plus en plus, nous jetons de plus en plus, ce qui n’empêche pas la faim de progresser sur notre planète, là même où l’on ne l’attendait pas.

         Une lueur d’espoir dans la réaction des institutions internationales au sujet de la production alimentaire de base, en sortant de la financiarisation, le blé, le riz, le sucre, l’eau, l’huile de friture et autres produits indispensables à la vie. Sans cette intervention, les prix des matières premières pour l’alimentation des hommes et l’alimentation animale étaient en pleine inflation qui aurait pu provoquer une ‘’famine économique’’, alors que les stocks étaient à leurs maximum.

         Pour les produits manufacturés c’est une autre histoire qui s’appelle ‘’obsolescence programmée ‘’. Sans vouloir revenir à l’âge de pierre, et sans être diplômé de l’Ena, de Hec, et autres écoles d’ingénieurs, et si l’on s’intéresse un tant soit à la chose, il ne faut pas sortir de St Cyr pour comprendre que l’on jette dans le désespoir les générations à venir dans la poubelle au même titre que nos rebuts alimentaires. Comme disait notre bon vieux roi Louis le 14° ‘’ Après nous, le déluge’’. Drôle de façon d’organiser l’avenir, et bien c’est ce que nous faisons, sans le moindre remord.

         Un seul exemple l’Afrique, terre de pillage et de migration, où la répartition des richesses et des connaissances ne se fait qu’entre personnes initiées. Les migrants de la méditerranée d’aujourd’hui nous rappellent à notre responsabilité.

         Danton affirmait avec juste raison.

- Après le pain, l’éducation est le premier besoin d’un peuple -...

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