Peut-on faire le bonheur des citoyens sans eux?
La Participation Citoyenne tout le monde en parle. Des lois récentes la reconnaissent, notamment la Loaddt (Loi d’Orientation pour l’Aménagement et de Développement Durable du Territoire) avec la mise en place des conseils de développement.
Tout le monde cherche des recettes, des exemples, des modèles. Il faut mobiliser les associations, il faut faire une place aux socio-économiques, il faut donner la parole aux habitants, aux usagers, aux citoyens de base, en un mot les faire participer … .
Le discours sur la citoyenneté participative propose de remédier à cette crise en approfondissant la pratique de la démocratie. La délégation de pouvoir de la Démocratie Représentative, n'est pas la forme ultime de la démocratie.
Pour être plus efficace collectivement et pour compléter le système de la Légitimité Élective, certains proposent de développer la Participation Citoyenne. Il s'agit de faire appel aux "forces vives des territoires" pour participer à l’élaboration de propositions dans la gestion de la cité.
Certains voient dans cette Démocratie Participative, un danger, comme une remise en cause de leurs pouvoirs :
-Pourvoir de la légitimité du suffrage universel pour les élus,
-Pourvoir de la légitimité du savoir pour les techniciens,
-Pouvoir de la légitimité de la création de richesses économiques pour les entreprises.
L'enjeu est ailleurs. Il est d'améliorer la gestion de la cité, de promouvoir l'intérêt collectif, de nourrir le lien social, de réhabiliter le politique au sens noble du terme.
La gestion de la cité peut en être améliorée, mais, on peut également assister à un effet de démobilisation pour ceux qui y ont cru sans avoir été ni écoutés ni entendus, avec pour conséquence un repliement sur l'individualisme et le corporatisme, le délitement du lien social, à un renforcement du fatalisme et à un rejet encore plus profond du politique.
Les récents événements de ses dernières années démontrent cette tendance, qui serait, l'étape ultime vers une société de moins en moins tolérante ou la force risque de l'emporter sur la sagesse.
Nos élus sont très rebelles aux réformes. Pourtant, tous s'accordent à penser qu'il est urgent de réformer. Mais les habitudes sont fortes et l'esprit de caste puissant, au détriment du bon fonctionnement de nos institutions locales.
Cet espace de Liberté d’Égalité de Fraternité et de Responsabilité est à créer avec nos représentants, issus de notre suffrage, dans le cadre de consultations avec la Société Civile. Nos élus doivent faire confiance à notre Participation Citoyenne. Nous les avons choisis, mais pas à n'importe quel prix. Il ne faut pas oublier que par notre vote, s’engage notre responsabilité de citoyens libres et responsables, tout au moins j'ose encore l'espérer.
Nos concitoyens sont, et seront, de plus en plus éduqués. Soixante à soixante dix pour cent de notre jeunesse est détentrice d'un baccalauréat et seront les futurs interlocuteurs de nos représentants. Il est de notre devoir et ce dès aujourd’hui, d'apprendre à notre jeunesse le débat contradictoire, de l'éduquer à sa responsabilité et de faire valoir son rôle de citoyen dans une démocratie moderne.
Bien que cela ne soit pas encore parfait sur bien des points, c'est la voix d'une participation intelligente et dynamique pour un projet durable en ce qui concerne l’Économie, l'Environnement et le Social.
Les élus ont peur de cette ouverture d'esprit, et craignent à tort, d'un contre pouvoir au sein de cette nouvelle structure. Avec le temps et les responsabilités qui sont les leurs, ils ne voient plus à quel point leur monde est clos, refermé sur lui- même fonctionnant sur lui-même, et dans l'impossibilité de répondre aux problématiques de nos concitoyens les plus démunis et les moins informés.
Lors des dernières élections, nous pouvons constater que les citoyens ne votent pas pour un projet mais contre des partis politiques. Il faut bien comprendre qu'en ces temps ,il serait souhaitable et bien plus rentable de réfléchir,de rechercher des solutions, de travailler ensemble, même si nous n'avons pas les mêmes points de vues ni les mêmes sensibilités politiques. La société représentative et participative doit être l'un des remparts aux intolérances de toutes sortes.
Cette pratique de partage sera une chance et une force pour le projet que nous voulons construire, où les termes "Démocratie Participative et Représentative" prendraient alors là tout leurs sens.
C'est un projet qu’il nous faudra un jour mener si nous voulons redonner à nos institutions locales la vigueur nécessaire aux nouveaux défis de ce siècle où la compétitivité entre nos territoires sera de plus en plus rude.
Seul ceux ayant eu le courage politique de faire les reformes adéquates seront à la hauteur des nouveaux enjeux sans oublier qu'un système qui vit dans un monde clos et un système voué à se figer.