/image%2F1947813%2F20160127%2Fob_b4949f_femmes-travail.jpg)
Le monde du travail est mixte... dans le sens où les hommes et les femmes travaillent dans les mêmes lieux. Mais le fait que les femmes aient sur le papier la possibilité de travailler au même titre que les hommes, ne signifient pas qu'elles le font dans les mêmes conditions.
De fait, la mixité globale du monde du travail se traduit par des réalités relativement ségréguées: selon les emplois, les postes, les niveaux hiérarchiques, les types de contrats, les salaires. Elles accèdent aux mêmes postes que les hommes avec les mêmes qualifications et font du coup le même travail, mais l'on constate que les rémunérations des femmes sont inférieures de 18 à 23 % à celui des hommes dans les mêmes fonctions.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes : 1 femme sur 2 entre à l'université et seulement 3 hommes sur 5. Et pourtant, cet avantage au niveau du diplôme ne se répercute pas dans les entreprises publiques ou privées.
C'est aussi vrai pour du temps partiel. La façon de traiter la main d'œuvre masculine et la main d'œuvre féminine du point de vue du temps de travail est complètement différente... Plus de 30 % des femmes travaillent à temps partiel pour 5 % des hommes. Le pourcentage stagne parmi la population masculine, alors qu'il s'envole pour les femmes. C'est un véritable apartheid social.
Rapidement on a considéré que le travail des hommes était un travail qui méritait un salaire digne, car il était le chef de famille. Le modèle patriarcal, le modèle de relations qui existait à l'intérieur de la famille a eu des répercussions sur la façon dont on a conçu la rémunération de l'homme et de la femme. Le chef de famille travaille pour subvenir aux besoins de l'ensemble de la famille.
Les femmes sont considérées comme ayant un salaire d'appoint, comme étant une force de travail supplémentaire. En conséquence, il n'est pas nécessaire de rétribuer cette force de travail puisqu'il est un salaire d'appoint et qu'il n'a pas vocation à s'établir comme une rémunération qui permettra à l'ensemble familial de se développer.
Du côté de la flexibilité de l'emploi ? Là aussi on a eu dans les vingt dernières années un développement considérable des inégalités.
Le temps partiel et la flexibilité sont bien souvent synonymes de pauvreté. Les jeunes femmes qui commencent leurs vies professionnelles avec des petits boulots n'auront pas de retraite, ou des morceaux de retraite, etc.